«C’EST DE LA FOLIE!» C’est la première pensée à peu près convenable qui me traverse l’esprit après une dizaine de minutes au volant de l’Audi e-tron, car tout ce qui m’est passé par la tête avant cela est susceptible de heurter les âmes sensibles ou les moins de 18 ans.
Et ça recommence: 40 km/h, amorcer le virage, appuyer sur la pédale et profiter, avec trois amis à bord, de l’incroyable reprise de l’Audi e-tron en sortie de virage d’une route de montagne. Un luxe profondément hédoniste, cela ne fait aucun doute. Un risque d’addiction? Certainement!
Mais revenons aux choses sérieuses, sans exclure le plaisir. Car c’est précisément le message que transmet l’Audi e-tron ici à Abu Dhabi et ses environs. En tant que SUV haut de gamme disponible à partir de 89900 francs, cette voiture est parfaitement à sa place ici, où des affiches publicitaires grand format présentent la McLaren 570S Spider plutôt que la dernière Opel Corsa.
Il y a aussi quelque chose de très pertinent, si l’on veut voir le côté positif de la situation, dans le fait qu’Audi présente son premier véhicule de série 100% électrique à l’endroit même du globe qui doit sa richesse avant tout à des technologies basées sur des combustibles fossiles. Le train de vie et la consommation d’eau de la population locale, rapportés à l’échelle mondiale, épuiseraient même les ressources de plus de cinq planètes. Cela dit, le problème a été identifié. Et en matière de durabilité, la région peut se targuer non seulement d’avoir des idées, mais également de concevoir et de mettre en oeuvre des solutions sans tarder. Masdar City, qui est également le point de départ choisi par Audi pour ses démonstrations, montre à quoi pourrait ressembler l’avenir. Située à 30 kilomètres à l’est d’Abu Dhabi, cette ville suit un programme de construction destiné à réduire de 75% la consommation d’énergie parhabitant. L’objectifest d’atteindre un mode de vie pratiquement sans émissions et sans déchets. Un beau projet. Je ne sais pas si c’est l’air pur du désert, la conduite presque silencieuse de l’e-tron ou la position assise surélevée typique des SUV, mais la compréhension des problématiques actuelles gagne soudain en optimisme souverain et en acuité. L’Audi e-tron n’est pas la solution unique que tout le monde attend, ni la panacée qui sauvera l’environnement, l’économie et l’humanité entière. Mais elle apporte une réponse. Une réponse concrète aux questions véritablement cruciales d’une corporation sur son propre avenir. Le moteur à combustion interne est-il encore adapté à notre ère ou les voitures électriques vont-elles s’imposer? Qui construit l’infrastructure nécessaire? En quoi cela nous permettra-t-il de sauver l’environnement? Est-ce que tout le monde utilisera bientôt un véhicule à conduite autonome? Et si oui, où? Les gens voudront-ils encore d’une automobile – ou plus exactement d’un robot automobile – à l’avenir?
Mais revenons aux choses sérieuses, sans exclure le plaisir. Car c’est précisément le message que transmet l’Audi e-tron ici à Abu Dhabi et ses environs. En tant que SUV haut de gamme disponible à partir de 89900 francs, cette voiture est parfaitement à sa place ici, où des affiches publicitaires grand format présentent la McLaren 570S Spider plutôt que la dernière Opel Corsa.
Il y a aussi quelque chose de très pertinent, si l’on veut voir le côté positif de la situation, dans le fait qu’Audi présente son premier véhicule de série 100% électrique à l’endroit même du globe qui doit sa richesse avant tout à des technologies basées sur des combustibles fossiles. Le train de vie et la consommation d’eau de la population locale, rapportés à l’échelle mondiale, épuiseraient même les ressources de plus de cinq planètes. Cela dit, le problème a été identifié. Et en matière de durabilité, la région peut se targuer non seulement d’avoir des idées, mais également de concevoir et de mettre en oeuvre des solutions sans tarder. Masdar City, qui est également le point de départ choisi par Audi pour ses démonstrations, montre à quoi pourrait ressembler l’avenir. Située à 30 kilomètres à l’est d’Abu Dhabi, cette ville suit un programme de construction destiné à réduire de 75% la consommation d’énergie parhabitant. L’objectifest d’atteindre un mode de vie pratiquement sans émissions et sans déchets. Un beau projet. Je ne sais pas si c’est l’air pur du désert, la conduite presque silencieuse de l’e-tron ou la position assise surélevée typique des SUV, mais la compréhension des problématiques actuelles gagne soudain en optimisme souverain et en acuité. L’Audi e-tron n’est pas la solution unique que tout le monde attend, ni la panacée qui sauvera l’environnement, l’économie et l’humanité entière. Mais elle apporte une réponse. Une réponse concrète aux questions véritablement cruciales d’une corporation sur son propre avenir. Le moteur à combustion interne est-il encore adapté à notre ère ou les voitures électriques vont-elles s’imposer? Qui construit l’infrastructure nécessaire? En quoi cela nous permettra-t-il de sauver l’environnement? Est-ce que tout le monde utilisera bientôt un véhicule à conduite autonome? Et si oui, où? Les gens voudront-ils encore d’une automobile – ou plus exactement d’un robot automobile – à l’avenir?
L’Audi e-tron n’est pas la panacée
D’un point de vue rationnel et scientifique, on est en droit d’émettre certains doutes: un si gros SUV est-il nécessaire? Doit-il réellement offrir une puissance de 300 kW? Ce véhicule de près de deux tonnes et demie doit-il réellement atteindre 100 km/h en 5,7 secondes (en mode Boost)? Günther Schuh, de l’Université technique d’Aixla- Chapelle, a d’ailleurs déclaré récemment: «L’environnement d’utilisation de la voiture électrique est la ville.» Il faut savoir que ce professeur est aussi le fondateur d’une start-up, à l’origine d’une petite citadine électrique appelée e-go. On ne peut donc exclure que son point de vue soit quelque peu intéressé. Selon M. Schuh, la citadine électrique offre l’autonomie parfaite pour répondre aux besoins des livreurs de pizzas, des prestataires de soins et de nombreux pendulaires. Schuh précise que les grosses berlines à moteur à combustion ne disparaitront pas totalement mais deviendront des véhicules secondaires réservés aux longs trajets, que le consommateur pourra même simplement se contenter de louer en fonction de ses besoins. Cela simplifierait également la question de l’adaptation des infrastructures car il serait alors moins urgent d’entamer de grands travaux pour adapter le réseau des grands axes routiers à l’électromobilité.
Jusque-là, le raisonnement paraît sensé. Cependant, Schuh, comme tant d’autres dans le débat en cours sur les motorisations alternatives, se fonde sur une vision idéalisée de l’humanité. Sans aller jusqu’à citer Thomas Hobbes, voire Machiavel, on peut au moins se demander si les gens, ou en l’occurrence les clients et donc le marché, agissent de manière strictement rationnelle lorsqu’ils achètent une voiture. Si l’on en juge par les faits: les gens achètent un SUV. Et ils le conduisent en ville tous les jours. La position de conduite surélevée est tellement agréable.
Au fond, tout le débat sur l’électromobilité repose donc uniquement sur des points de vue tranchés de l’ordre du «soit l’un, soit l’autre», qui sont relayés de manière efficace par les médias, mais passent le plus souvent à côté de la réalité. Il n’existe pratiquement aucune analyse qui prenne en compte la complexité de la situation. Dès lors, classer scientifiquement l’Audi e-tron parmi les bonnes ou les mauvaises solutions n’est plus nécessaire ni obligatoire.
Jusque-là, le raisonnement paraît sensé. Cependant, Schuh, comme tant d’autres dans le débat en cours sur les motorisations alternatives, se fonde sur une vision idéalisée de l’humanité. Sans aller jusqu’à citer Thomas Hobbes, voire Machiavel, on peut au moins se demander si les gens, ou en l’occurrence les clients et donc le marché, agissent de manière strictement rationnelle lorsqu’ils achètent une voiture. Si l’on en juge par les faits: les gens achètent un SUV. Et ils le conduisent en ville tous les jours. La position de conduite surélevée est tellement agréable.
Au fond, tout le débat sur l’électromobilité repose donc uniquement sur des points de vue tranchés de l’ordre du «soit l’un, soit l’autre», qui sont relayés de manière efficace par les médias, mais passent le plus souvent à côté de la réalité. Il n’existe pratiquement aucune analyse qui prenne en compte la complexité de la situation. Dès lors, classer scientifiquement l’Audi e-tron parmi les bonnes ou les mauvaises solutions n’est plus nécessaire ni obligatoire.
Il leur suffit de savoir que s’ils voulaient . . .
C’est ainsi que l’Audi tout électrique se présente avec une sérénité quasi bouddhiste et une grande conviction de ses qualités intrinsèques. Elle revendique une autonomie de plus de 400 kilomètres selon la norme WLTP après charge complète de ses 432 cellules lithium-ion, intégrées dans le dessous de caisse pour optimiser son centre de gravité. Le système complet d’accumulateurs pèse environ 700 kilogrammes, structure de crash comprise, et supporte même de petites sorties dans le désert. Grâce à la recharge haute performance jusqu’à 150 kW, l’e-tron peut récupérer 80% de sa capacité après seulement 30 minutes à la station de charge.
L’Audi tout électrique est équipée de série d’une suspension pneumatique réglable en hauteur et offre 7 modes de conduite pour toutes les surfaces, plus 4 modes ESC (ESC ON, Sport, Offroad et OFF). L’esprit de l’aventure et des grands espaces est toujours présent, même s’il est peu probable que les clients le mettent en pratique. Mais la sous-utilisation constante des capacités de leur véhicule est une caractéristique propre aux conducteurs de SUV. Il leur suffit de savoir que s’ils voulaient, ils pourraient.
L’aérodynamique figure parmi les thèmes majeurs qui ont présidé au développement de l’e-tron. L’autonomie et l’efficience en découlent directement. A plus forte raison pour un SUV, l’aérodynamisme est une caractéristique déterminante. Avec les rétroviseurs extérieurs virtuels, l’e-tron affiche un coefficient de traînée de 0,27 (arrondi); avec des rétroviseurs traditionnels, le coefficient est très légèrement moins bon, même si la différence est sensible. Les rétroviseurs extérieurs virtuels ajoutent une note futuriste à l’e-tron, dont l’allure générale est au demeurant assez classique. Une observation à considérer dans son sens pleinement positif. En termes de design, l’e-tron ne joue pas ostensiblement la carte de la science-fiction et de l’avant-gardisme haut de gamme, elle reprend les codes du design Audi et Audi Sport - comme la signature lumineuse et la calandre Single Frame. Il en va de même à bord. L’Audi e-tron ne représente pas une révolution (même si les équipes marketing et PR n’apprécieront guère l’appréciation), mais bien davantage une évolution logique de notre conception de la voiture en général. Et cela est peut-être plus que suffisant pour l’instant.
Matthias Mederer
L’Audi tout électrique est équipée de série d’une suspension pneumatique réglable en hauteur et offre 7 modes de conduite pour toutes les surfaces, plus 4 modes ESC (ESC ON, Sport, Offroad et OFF). L’esprit de l’aventure et des grands espaces est toujours présent, même s’il est peu probable que les clients le mettent en pratique. Mais la sous-utilisation constante des capacités de leur véhicule est une caractéristique propre aux conducteurs de SUV. Il leur suffit de savoir que s’ils voulaient, ils pourraient.
L’aérodynamique figure parmi les thèmes majeurs qui ont présidé au développement de l’e-tron. L’autonomie et l’efficience en découlent directement. A plus forte raison pour un SUV, l’aérodynamisme est une caractéristique déterminante. Avec les rétroviseurs extérieurs virtuels, l’e-tron affiche un coefficient de traînée de 0,27 (arrondi); avec des rétroviseurs traditionnels, le coefficient est très légèrement moins bon, même si la différence est sensible. Les rétroviseurs extérieurs virtuels ajoutent une note futuriste à l’e-tron, dont l’allure générale est au demeurant assez classique. Une observation à considérer dans son sens pleinement positif. En termes de design, l’e-tron ne joue pas ostensiblement la carte de la science-fiction et de l’avant-gardisme haut de gamme, elle reprend les codes du design Audi et Audi Sport - comme la signature lumineuse et la calandre Single Frame. Il en va de même à bord. L’Audi e-tron ne représente pas une révolution (même si les équipes marketing et PR n’apprécieront guère l’appréciation), mais bien davantage une évolution logique de notre conception de la voiture en général. Et cela est peut-être plus que suffisant pour l’instant.
Matthias Mederer